Ceci est un petit texte pour des personnes qui se trouvent en pleine crise alimentaire (pulsions, boulimie, etc.)  Si vous le souhaitez, vous pouvez vous lire ce texte à haute voix. Il vous permettra de prendre un peu de recul, et de vous détendre un peu. Peut-être qu’il permettra d’interrompre la crise, voire l’arrêter.

Si vous êtes devant votre écran, ici, vous avez déjà réussi à vous éloigner de la nourriture (même si elle est toujours à côté de vous).

Prenez le temps de faire quelques inhalations, quelques exhalations. Avalez, s’il le faut, ce qui est dans la bouche.

Prenez le temps de vous poser dans votre corps, là où vous vous trouvez.   Sentez-vous vos pieds par terre ? Bougez un peu les doigts du pied. Où sont vos mains ? Faites des petits mouvements avec elles, avec des flexions des doigts.

Laissez-vous vous poser, là où vous êtes assis(e). Ne pensez pas à ce que vous avez mangé. Qu’est-ce que votre corps ressent, là, maintenant ?  Avez-vous mal quelque part ? Si vous ne savez pas ce que vous ressentez, suivez,  tout simplement, votre respiration.

La chose la plus difficile est faite – vous vous êtes séparé(e) de l’acte de manger. Elle est comment, cette séparation ? Vous pouvez, à tout moment si vous le souhaitez, reprendre la nourriture. Pour l’instant, essayez de tester cette espace de séparation. Avez-vous des sensations particulières, ou des pensées, ou autre chose ? Que se passe-t-il quand vous posez la nourriture ? Quelles émotions surviennent, éventuellement ? Ou bien, peut-être que vous ne ressentez pas grand chose…

Maintenant, qu’est ce qui pourrait vraiment vous soulager, ou vous faire plaisir ? Est-ce que vous avez besoin de parler avec quelqu’un (ami, proche) ou bien, préférez-vous rester seul(e) ? Est-ce que vous voulez faire une sieste, ou aller au lit ? Vous promener ? Changer d’environnement permet de faire une coupure avec la crise alimentaire.

Dans l’heure qui suit, prenez particulièrement soin de vous même, comme si vous preniez soin d’un ami bien aimé. Ce qui est très essentiel après une crise, c’est de la bienveillance.

Si vous commencez à avoir des pensées très négatives envers vous-même (je vais grossir, etc.) reprenez quelques respirations. Quand on est mal, on a besoin d’encouragement et du soulagement. Accompagnez-vous avec compassion dans le temps de l’après-crise.

Si la crise continue encore, testez encore une fois les séparations avec l’acte de manger. Même si vous ne faites pas “parfaitement”, vous vous faites un peu de muscle, un peu de créativité … ce sont les premiers pas vers le  rétablissement.

Dans les jours qui viennent, peut-être que vous saurez un peu mieux pourquoi cette crise a eu lieu. Peut-être que vous allez pouvoir imaginer comment l’atténuer, ou même la prévenir, la prochaine fois.

Chaque rétablissement est un cheminement avec des balises, et des obstacles. Ce n’est pas parce qu’on fait (toujours…) des crises que l’on n’est pas en voie du rétablissement. Chaque remaniement que vous pouvez effectuer est une réussite, une évolution, qui portera sa bénéfice réelle. i